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Soutenance de thèse de Charif ÉLALAOUI, chercheur associé de site au Laboratoire ESO Caen

  • Dernière modification de la publication :19 janvier 2024
  • Post category:Université / Vie de campus

« Le peuple est dans la rue » : appropriations de l’espace et processus de politisation dans le mouvement des Gilets jaunes

La soutenance publique aura lieu à la MRSH de l’université de Caen (Amphi MRSH, SH-085) le vendredi 1er décembre 2023 à partir de 14h.

Le jury est composé de :

François Buton, directeur de recherche au CNRS, ENS Lyon (rapporteur)

Magali Della Sudda, chargée de recherche au CNRS, HDR, IEP de Bordeaux (directrice de thèse)

Violaine Girard, maîtresse de conférences, université de Rouen Normandie (examinatrice)

Salvador Juan, professeur des universités émérite, université de Caen Normandie (directeur de thèse)

Anne Lambert, chargée de recherche à l’INED (examinatrice)

Julien Talpin, directeur de recherche au CNRS, CERAPS, université de Lille (rapporteur)

La soutenance sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement convié·es.  Merci de d’écrire par mail (charif.elalaoui@unicaen.fr) si vous souhaitez y assister afin de faciliter l’organisation.

Résumé de la thèse

Le surgissement du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre 2018 a constitué un moment singulier. Les réceptions différenciées et les diverses interprétations dont ce mouvement social a fait l’objet lors de son émergence ont traduit les défis inhérents à la compréhension de sa composition sociale, de ses revendications, de ses modes d’action, ainsi que des inégalités sociales dans la société française contemporaine qu’il a mises en exergue.

Dans la continuité des travaux du collectif « jaune vif », l’objectif de cette thèse est d’analyser l’engagement des participants et participantes à ce mouvement ainsi que leurs rapports à l’espace dans une ville en Normandie. Son ambition est de montrer par quels processus s’opèrent les politisations des participants et participantes issues en majorité des classes populaires, qui se sont identifiées en 2018 comme « Gilets jaunes » et pour qui ce mouvement a parfois constitué une première expérience protestataire.

La thèse montre que les diverses inscriptions spatiales du mouvement reflètent des ancrages sociaux ainsi que des trajectoires résidentielles. Si l’expérience protestataire a participé à façonner certaines sphères de la vie et les rapports des Gilets jaunes à un ensemble d’institutions sociales, celle-ci a renforcé leur capacité à revendiquer un rapport populaire au politique par une parole publique mettant en accusation des acteurs politiques.

Pour comprendre l’hétérogénéité des expériences vécues au sein du mouvement et les tendances qui le composent, la thèse s’appuie ainsi sur des techniques d’enquête mixtes. De première main, les matériaux empiriques mobilisés se composent de corpus d’entretiens réalisés avec les Gilets jaunes, d’observations ethnographiques réalisées en grande partie localement, d’un travail d’archives, ainsi que de l’utilisation de données issues d’un questionnaire administré auprès des participants et participantes par un collectif de recherche normand (2018/2019).